Sunday, March 1, 2009

The (extraordinary) origins of Joan of Arc according to Béroalde de Verville (1599)

Ufological literature have often used episodes from Joan of Arc’s life as evidence of early extra-terrestrial contacts.

I won’t go here into the detail of these controversial propositions which would be a subject of its own but suffice it to say that the fact that later authors and biographers often added extraordinary and fabulous events for dramatic purposes has in some cases contributed to blur the line between historical events and romance.

The present text follows a common classical tradition which consisted of remodeling the origins of high-stature or heroic individuals to add to their prestige. In this work, which is chronologically the first romance based on the story of Joan of Arc, the author, François-Béroalde de Verville (1556-1626) transposes the latter’s place of birth from the modest town of Domrémy to a remote utopia, the land of Sympsiquée, where Joan is born of the love of a French knight, Borandor, with the nymph Armeliane.

The land of Sympsiquée is an almost inaccessible island which can be found only by mariners of high virtue. The author locates it in the Persian Gulf and it is home to a utopian kingdom founded by a Greek prince, Heracleon. The latter possessed a golden book which contains among other cabalistic secrets, the destiny of Joan which is read to her when she reaches the age of fifteen. The revelation of the golden book teaches her of the necessity to travel to France in a mysterious flying ship built by Heracleon himself. Leaving with regrets the fabulous land of Sympsiquée, and accompanied by a few nymphs, Joan boards the celestial galley (“galère céleste”), travels over the seas and lands, and finally descend in a remote woody place of the Ardennes where she and her nymph companions use the flying ship as their home.

The rest of the story, while not less romanesque, is of less interest to our subject so I’ll not detail it here. Needless to say, everything related above is pure fiction from de Verville’s part, in a style not unfamiliar to the “roman chevaleresque”.

Source :

François-Béroalde de Verville. La Pucelle d’Orléans restituée par Béroalde de Verville. Paris, chez Mathieu Guillemot, 1599.

Discours XI

Il y avoit longtemps qu’estranger aucun n’estoit venu en l’Isle Sympsiquée & mesmes de Françoys, qui fust occasion que Borandor fut reçeu de meilleur œil, & que la Royne des Nymfes eut pour aggreable de prendre la charge de tout ce qui luy estoit necessaire. Or y avoit-il un statut en l’Isle escrit en une lame d’Or sur la porte du Chasteau, par lequel il estoit permis aux estrangers d’estre seulement un moys en l’Isle, & s’ils estoyent Françoys ils y pouvoyent estre quarante deux jours, lesquels expirez il falloit qu’ils rentrassent en leur vaisseau, ou qu’ils rentrassent en leur vaisseau, ou qu’ils demandassent congé de demeurer plus longtemps en l’Isle.

[Borandor tombe amoureux d’Armeliane, reine des Nymphes, ce qui lui permet de rester dans l’île. De leurs amours, nait Jeanne, futur Jeanne d’Arc.]

[…] Belles Dames encor faut-il que vous sçachiez un secret que vous trouverez estrange, non pource qu’il le soit, mais d’autant qu’il n’est gueres connu au commun, c’est que les enfans qui naissent en Sympsiquée, ont une particularité remarquable ; vous sçaurez les autres merveilles apres celles cy, si Dieu nous fait la grace de vous conduire de l’œil jusques en ce lieu de miracles naturels & artificiels : Les enfans venans à voir la clarté suyvent mesme ordre que les autres, & la difference n’aparoist qu’au septiesme mois, qu’il semble que la mort vueille generalement enlever ce que nature a produit, car on void les petits enfans comme deffaillir & devenir pasles, plus resemblans images de la mort, que creatures vivantes, les signes du trespas se collent sur leurs visages, & s’imprimans sur tout le corps le tient en ce piteux spectacle l’espace de cinq jours, apres lesquels on void une solution de continuité se faire generalle en la peau qui se fent comme la pellicule de l’amende qui est desechée, ainsi se faict une separation, & ce cuir mort tombe & sort de la dedans un enfant plus beau, plus parfaict & plus aggreable qu’au paravant. […] Notre belle Pucelle nasquit comme les autres enfans de Sympsiquée, & son pere voulut qu’elle eut nom Janne, pour ce que ses predecesseurs avoyent esté avancez par le Roy Jean leur Moecene duquel jamais la mémoire ne s’effacea de son cœur. […]

[Jeanne a grandi et est en âge d’accomplir son destin.]>

Discours XIII

[…] Tout enfant d’estranger reçeu, estant venu en aage doit aller au pays de son Père & y demeurer tant que par quelque acte genereux se soit fait paroistre, & ne retourner sans emporter la gloire d’un fait notable & vertueux. Par cette Saincte Loy, la Pucelle se sçachant obligée, & desirant en humilité obeyr à ceux qui avoyent puissance sur ces volontez & entrer en ce quelle devoit, voulut paroistre qu’elle sentoit bien son cœur & se monstreroit digne surjon de la famille des Areores […] Il fut advisé qu’il estoit temps de l’envoyer en France, & mit on ordre à ce qui faisoit besoin pour si beau voyage. Artalonde grande ayeule d’Armeliane ayant herité des memoires d’Heracleon (lesquels estoient conservez fort soigneusement, congnoissant par leur moyen ce qui se peut sçavoir des meilleurs & plus utiles secrets de l’art & de la nature) avoit autresfois inventé une galere Celeste dont l’industrie estoit non seulement admirable & magnifique, mais d’un usage de grand profit & commodité, par l’ayde de cette galere on pouvoit s’eslever sur l’espors des aers plus solides au haut ainsi que sur les mers, & maniant un timon qui faisoit mouvoir les organes on se conduisoit à plaisir, & le vaisseau se balançeant en ses proportions suyvoit la route que le vent luy donnoit par l’adresse de la conduite & du mouvement : Armeliane avoit bien conservé ce vaisseau, lequel elle donna à sa fille honneste compangnie pour la servir & assister, ordonnant son equipage tel que son rang & maison le requeroit : Elle luy bailla deux Demoyselles & deux servantes, un Escuyer & deux vallets, la plus ancienne des Demoyselles estoit Aldonze la Sage, qui avoit apris ainsi que les Areores à guider la galere, l’autre estoit Colizerpe la Belle qui avoit tant diligemment consideré ce qu’il falloit sçavoir pour la Cyrurgie, qu’elle estoit tres-experte comme en plusieurs autres sciences. […] La Belle delice qui est à l’instant de son partement & qui veut la bonne volonté de ses parens terriens, avoir la faveur du Pere Tout puissant, tombée és plus sainctes humilitez de devotion, va en ce lieu d’adoration pour invoquer la grace souveraine : Elle y entre accompagnée de la troupe devotte qui se trouvant au lieu sacré durant les Saints mysteres se contient en une Religieuse observation qui tesmoigne le zelle des ames fidelles. […]

La Pucelle tascha selon son humilité ordinaire de satisfaire à tous & laissant un vif regret dans les cœurs se mit en estat d’entrer en son vaisseau pour desloger. En cette despartie que larmes s’escouloyent de tous costez, que les beautez disant adieu se deguisoyent en infinies figures selon les opinions du regret qui se formoit en l’ame […] la Pucelle entrée dans sa Galere se donne route selon que l’intention se preparoit, ores sur le plain des mers & ores par le vague des airs, tant que relevée plus haut sur les Gaules elles esleut lieu propre à sa descente, pour s’accoustumer à nouveau pays, & chercher occasion de bien faire. Le vaisseau sagement conduit vint se rendre dans les Ardennes prez les limites de la Lorraine, en un endroit assez couvert & ou il sembloit que la fortune eut preparé le logis de la Pucelle, les arbres y estoyent droits & en quelques lieux s’espoissisans faisoyent un desirable ombrage, cette arrivée de bien futur à la France fut environ le mois de Mars. La Pucelle & ces gens se trouvans comme en lieu de conqueste loin de toute societé, ne laisserent de se bien accommoder faisant de leur galere ainsi que d’une belle & honneste petite maison, autour laquelle ils preparent l’endroit d’un jardin & firent la loge de leurs petits chiens, çelà ainsi preparé la Pucelle establissant une nouvelle vie y suyvit la mesme qu’elle pratiquoit en son Isle, attendant que la fortune luy presenta quelque occasion de s’avançer, ou qu’elle l’alla chercher. Ainsi se retirant en son petit racourcy de Palais, s’y venoit reposer aprez qu’elle avoit esté à la chasse au travers les buissons, & divers endroits des bois qu’elle alloit traversant selon que ses plaisirs la menoyent, son habit de chasse la rendoit presque semblable à la Deesse des forests que l’on void courant au travers des boys ou ses Nimfes l’accompagnent. […]

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